Le Conseil départemental de l'Éducation nationale (CDEN)
a tenu sa réunion de rentrée le 7 novembre dernier. Les représentants des parents d’élèves ont attiré l’attention sur des manques
criants observés dans les écoles marseillaises, aussi bien en termes d'infrastructures scolaires que de personnels, et
soulevé des questions auxquelles les
autorités politiques et administratives ont apporté peu de réponses concrètes.Vous trouverez ici le
compte rendu détaillé de la réunion.
Pour rappel, le CDEN est une instance de participation instituée
dans chaque département. Il est co-présidé par le préfet ou (en cas
d’empêchement) l'Inspecteur d'Académie (IA-DASEN)
et le président du département . Sa composition est tripartite et comprend 10 membres
représentant les communes, le département et la région, 10 membres représentant
les personnels, et 10 membres représentant les usagers (dont des représentants
des parents d’élèves).
Il doit être consulté sur toute question relative à l’organisation et au fonctionnement du service public d’enseignement dans le département (écoles, collèges, transports scolaires, programmes d’investissement...) tant du point de vue de l’éducation nationale que du point de vue du Conseil général dans le cadre de ses compétences.
DECLARATION LIMINAIRE MPE13 – CDEN du 7 novembre 2019
Mesdames, Messieurs, les membres du CDEN,
Nous profitons de ce CDEN de rentrée pour vous interpeller sur les sujets qui nous inquiètent et notamment le manque de personnel dans les établissements scolaires.
Nous vous ferons grâce du personnel municipal puisqu’il n’est pas de votre ressort. Cependant il est plus qu’utile de rappeler qu’un seul encadrant pour 50 enfants en élémentaire et 1 seul encadrant pour 25 enfants en maternelle sont prévus sur le temps cantine pour faire manger les élèves en bas âge ou s’occuper du selfservice, surveiller la cour et tous les recoins, s’occuper des bobos, gérer les conflits, surveiller les toilettes, etc.
Nous avons eu un règlement des écoles en pièce jointe de la convocation de ce CDEN qui parle d’accueil, de respect, de sécurité des élèves … Pourquoi une collectivité locale n’aurait-elle pas les mêmes obligations que l’Etat ? Selon quel prétexte, alors qu’il s’agit d’enfants de 2 à 10 ans pour certains relevant donc de la petite enfance ?
Ne peut-on pas un jour, collectivement , décider enfin que nos élèves méritent mieux et surtout toujours en sécurité physique et affective à l’école, quel que soit le temps scolaire ou périscolaire ou méridien ? N’est-ce pas notre rôle à tous ? Nous aimerions que le Ministère de l’Education Nationale et l’Etat plus généralement, prennent enfin des dispositions pour que cessent ces négligences voir ces maltraitances qui nuisent aux apprentissages mais aussi à l’éducation de nos enfants. Monsieur Blanquer a répondu à ce sujet que Marseille ne pouvait pas bénéficier d’un traitement particulier ce serait inégalitaire, mais Marseille est inégalitaire de fait et une des villes les plus inégalitaires de France. Notre rôle est de corriger cela avant tout.
Pour ce qui est des personnels de l’Education nationale. Nous manquons d’infirmières scolaires et de psychologues scolaires. Les postes ne seraient pas reconduits ? Qu’en est-il sur la 6eme circonscription où la psychologue scolaire était bien disponible mais sans poste alloué. Qu’en est-il de l’infirmière du collège Malrieu non remplacée depuis des mois et toujours pas en cette rentrée ? Nous manquons également de CPE (nous pensons ici au collège Longchamp toujours en attente d’un 2eme poste de CPE à temps plein alors qu’il compte plus de 800 élèves) et nous manquons aussi d’AED dans des collèges qui voient leur population scolaire augmentée. Le problème que nous connaissons dans les écoles depuis plusieurs années est entrain de se reporter dans les collèges et nous avons besoin de très vite partager une vision prospective afin de ne pas connaitre les mêmes travers.
Concernant les AVS, des parents sont toujours en attente de l’affectation d’une AVS pour leurs enfants dans certaines écoles, comme à l’école Azoulay. Nous avions bien compris que la suppression totale des contrats CUI d’aide à la direction des écoles allait permettre de subvenir aux besoins d’AVS et d’AESH. Force est de constater que finalement le compte n’y est pas. Enfin toujours dans le but d’accueillir dignement les élèves, nous nous posons une autre question. Est-il déraisonnable de considérer qu’un enfant est un être vivant qui a besoin d’espace et d’air pour respirer et que des locaux inadaptés ne sont pas acceptables. Nous pensons à l’école Chabanon pour laquelle il a fallu créer durant l’été 3 nouvelles classes en divisant les espaces déjà existants. Cette école dispose désormais de salles de classes de 21m2 sensées accueillir 12 enfants de CE1 et 1 adulte. Or cela n’est pas possible, il a fallu retirer des enfants de ces classes pour avoir un minimum d’espace pour bouger. 1,6m2 par personne 6h par jour, qui voudrait tenter cette expérience ?
Et nous passons sur les problèmes devenus subsidiaires à Marseille : des coins bibliothèques disparus, des salles polyvalentes transformées en classe, etc.
Des travaux sont indispensables dans de nombreuses écoles et tardent à venir. L’école Marceau dans le 3eme qui est annoncée depuis 2014 date du démarrage du projet Quartiers libres, ne verra pas le jour avant 2022 ou 2023. Les travaux d’agrandissement de la Batarelle ont démarré mais les parents n’ont aucune assurance qu’à la rentrée l’école sera opérationnelle, et les conditions d’accueil sont devenues déplorables. Plus de 300 enfants à faire manger pour 72 places, au lieu des 45 mn requises pour un repas on leur laisse tout juste 20mn du moment où ils passent la porte au moment où ils repartent. Les écoles craquent et le temps presse mais nous avons l’impression de ne pas avoir le même sens de l’urgence.
Enfin nous évoquerons encore le cas des mineurs non accompagnés et non scolarisés. 100 mineurs de St Just sont encore non scolarisés. Il manque cruellement de classe première scolarisation, à minima 4. Des jeunes non scolarisés sont dans des hôtels également, d’autres sont dans la rue. Le problème est complexe et nous savons qu’il est difficile d’anticiper ces besoins, nous avons toujours un temps de retard en fonction des flux arrivant. Mais il faut absolument faire le maximum pour que ces mineurs soient intégrés dans les apprentissages et en sécurité sur ce temps scolaire où ils pourront avoir un repas. Cet accueil est indispensable pour qu’ils puissent construire un avenir.
L’accueil des élèves, de tous les élèves, est pour nous, parents, une priorité si nous voulons assurer à tous les enfants de bonnes conditions pour apprendre, l’école est un lieu de vie aussi où élèves et parents doivent y avoir une place. Or cette place relève parfois plus d’un combat que d’un droit et c’est bien dommage.
Séance
La séance de repli est ouverte en l’absence de quorum
Les syndicats et MPE13 déplorent de ne pas avoir les documents en avance afin de les étudier avant le CDEN car de ce fait les membres manquent d'analyse et de recul afin de poser des questions pertinentes sur les chiffres qui sont présentés.
Déclaration liminaire des différents membres : syndicats enseignants, et DDEN. On évoque à plusieurs reprises le suicide de Christine Renon, les conditions dégradées d’exercice des métiers et l’évaluation dévalorisante. On déplore l’absence de représentants de l’état (préfecture) depuis quelques années. Une seule motion des représentants de parents d'élèves : MPE13
Pour cette rentrée, la DSDEN a travaillé avec la MDPH, le CD13 et l'ARS. 1er groupe départemental avec l'ARS. Face au manque criant de places en ITEP, IME etc. les équipes sont en tension et en intervention d'urgence constamment. Le travail avec la MDPH sur les notifications permet de mieux anticiper tout autant qu'il n'y a pas de notifications qui arrivent le 31 août et qui viennent donc perturber tous les pronostics de la rentrée. Pour ce qui est des Mineurs non accompagnés ; 1 ou 2 plate formes d'accueil devraient encore ouvrir cette année.
La DDEN Michèle SOLERE intervient pour mentionner que sur Marseille, il y a un déficit criant de DDEN qui ne permet pas d’assurer ce rôle. Elle parle d’une visite de 400 écoles sur une opération de grande envergure. Synthèse remise aux institutions (recteur, DASEN, Mairie de Marseille). Malheureusement, ce rapport n’est disponible que pour les institutions. Les DDEN sont des bénévoles, hommes ou femmes, retraités ou actifs, enseignants ou non enseignants, nommés officiellement par le Directeur académique sous couvert du Préfet. Ils ou elles sont des partenaires bénévoles, indépendants, impartiaux au service de l’école de la république.
Bilan de cette rentrée :
En primaire : 213 élèves de plus Des classes ont été ouvertes mais les hausses d’effectifs ont été surestimées. La progression existe mais est de moins en moins forte. Il y a une baisse en maternelle qui commence à se voir et qui durera quelques années normalement.
88 ouvertures de classes pour ces 273 élèves et pour le dédoublement des classes qui a continué cette année
Chiffres des remplacements 2017 – 2018 : confirment que le département est mauvais en nombre de remplacements mais aussi en efficience des remplacements (brigades). Selon le DASEN cette année l’efficience a beaucoup augmenté (pourtant, 24 postes de remplaçants ont été supprimés !).
MPE13 évoque un problème de psychologue scolaire non remplacée ou non pourvu. 18 stagiaires sont en formation au niveau de l'académie et vont être donc titularisés mais en attendant ?? dans la 6eme circo il y a 1 psy pour 5700 élèves ce qui est énorme. Normalement le quota est de 1 pour 3000 dans le département ce qui est déjà beaucoup quand on sait que 10% de la population aurait un trouble DYS , que nous avons beaucoup d'élèves autistes ou d'autres encore en situation de handicap. Réponse sur la 6eme circo : ils n'ont pas le budget de l'état pour affecter un poste contractuel pour remplacer cette psy absente.
187000 élèves ont été affectés dans les écoles cette année
Dans les collèges : 80963 élèves soit +1600 élèves par rapport à l'an dernier et 1264 élèves de plus encore sont attendus l'an prochain. Selon l'INSEE progression qui va durer jusqu'en 2023 que l'on soit en REP, REP+ ou hors éducation prioritaire. 13 ouvertures de classes et 8 fermetures donc +5 Moyenne des élèves par classe : 24 en REP+, 26 en REP, 28 hors EP en catégorie 1, 29 hors EP en catégorie 2 et 30 hors EP en catégorie 3.
64 ULIS sur le département dont +2 cette année pour 765 élèves et une moyenne de 11,95 élèves par ULIS mais ces chiffres ne montrent pas la réalité de l'inclusion où ces élèves se retrouvent dans des classes a parfois 30 élèves alors qu'ils ont des besoins particuliers.
Projet d'ouverture d'une SEGPA en centre ville toujours d'actualité
Le programme 230 (vie scolaire) a son budget figé par contre, aucun moyen alloué malgré la hausse démographique scolaire. On a donc 1 AED pour 90 élèves en moyenne. 10 postes AED en + mais dû seulement au fait que 2 lycées ont ouvert cette année et donc ont eu des AED affectés.
Pour les AVS : forte augmentation des AESH et baisse des AVS en CUI car ce type de contrat doit disparaitre avant la fin de l'année (juin 2020).
Dans le 1er degré : 815 + 1356
dans le second degré : 86 + 848
donc presque 3000 AVS
5870 élèves en milieu ordinaire avec AVS dans le 1er degré
3012 élèves en milieu ordinaire avec AVS dans le 2nd degré
1480 élèves en ULIS 1er degré
765 élèves en ULIS 2nd degré
30 à 40 AVS ne se sont pas présentées à la rentrée et chacune ayant 3 à 4 élèves en charge, cela a posé problème.
De plus le 31 août sont tombées de nouvelles notifications de la MDPH et donc 250 élèves étaient encore sans AVS.
88 PIAL ont ouvert à la rentrée (expérimentation pour réorganiser les modalités d'accueil des enfants en situation de handicap et être plus efficace... normalement).
Ils sont tous mono établissement. L'AVS est affectée à 1 PIAL et pas à 1 élève. Les contrats ne sont plus de 21h mais de 24h en école et 32h au collège et sur 3 ans renouvelables 2 fois donc 6 ans. Ensuite l'AVS peut passer en CDI (500 ont été basculées en CDI cette année).
C'est bien la MDPH qui notifie si l'AVS est mutualisée ou individuelle en fonction du handicap et la DSDEN doit appliquer cette notification.
2369 demandes de dérogation cette année et 1212 acceptées.
résultat du DNB : 82,31% donc en baisse légère.
Progression de l'orientation vers la 2nde générale : 66,6% des élèves cette année.

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